CAN TotalEnergies 2021 : les victoires du Cameroun

Retour sur les victoires du Cameroun dans cette compétition très colorée.

Alain Brice Talla Defo's photograph
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Le Cameroun a organisé la 33e édition de la Coupe d’Afrique des Nations. Le pays a ainsi fait taire les sirènes qui annonçaient, à grand renfort de campagnes de dénigrement, une supposée incapacité du pays des Lions Indomptables à abriter cette compétition.

Pourtant, une année plus tôt, l’Afrique en miniature a relevé le défi de l’organisation d’une autre compétition footballistique d’envergure, le Championnat d’Afrique des Nations qui s’est déroulé peu après la Coupe d’Afrique des Nations féminine de 2016.

À présent que les lampions de la CAN TotalEnergies 2021 sont éteints et que les rideaux sont tombés de la plus belle des manières, même les acteurs les plus invétérés du « Cameroon Bashing » gardent de beaux souvenirs de la dernière édition de la Coupe d’Afrique des Nations de football, en dépit des événements malheureux qui ont entaché la compétition, causant huit morts et plusieurs blessés. Retour sur les victoires du Cameroun dans cette compétition très colorée.

« Je constate avec beaucoup de joie que la CAN 2021 au Cameroun fut la plus médiatisée et la plus mouvementée positivement de toutes celles dont j’ai participé. De plus, le football africain va visiblement prendre de la valeur à nouveau grâce à cette grosse prestation que nous a offerte le Cameroun. » Ces mots sont du président de la Fédération Internationale de Football Association. Il a ainsi exprimé son satisfecit relativement à l’organisation de la 33e édition de la Coupe d’Afrique des Nations par le Cameroun, dans une correspondance adressée au tout nouveau président de la FECAFOOT.

Gianni Infantino qui militait pourtant pour un report de la compétition a félicité dans la foulée Samuel Eto’o Fils « d’avoir pris place à la fédération camerounaise de football ». Qui l’aurait cru ? Le Cameroun a été l’objet d’une telle cabale que de nombreux observateurs ont commencé à douter de sa capacité à offrir à l’Afrique une compétition internationale à la hauteur des icônes du football qui en sont originaires.

De l’avis général et de toute évidence, le Cameroun a remporté de nombreuses victoires dans cette compétition, même si le trophée du champion lui a échappé pour se retrouver dans les pattes d’autres lions. Au premier rang de ces victoires se trouvent celle des infrastructures.

Des stades aux standards internationaux

Quelques semaines avant le coup d’envoi de la compétition, le ministère du sport et de l’éducation physique a publié un livre intitulé Livre d’or des infrastructures sportives à l’heure de la CAN. En 108 pages, le manuel proposait alors un panorama de tous les stades qui allaient accueillir les différentes rencontres de cette CAN, les dévoilant dans toute leur splendeur : Olembé, Mfandena, Japoma, Romdé Adjia, Limbé et Bafoussam.

Six stades ont ainsi été retenus par la CAF dans 5 villes du pays pour abriter les 52 matchs du tournoi.

Le stade d’Olembé se dresse avec fierté sur les 34 hectares qui l’on vu progressivement sortir de terre à partir de 2015. C’est le plus grand stade du Cameroun et le neuvième en Afrique. Ce joyau architectural bourré de technologie n’a laissé aucun visiteur et aucun téléspectateur indifférent.

A la faveur de la campagne de charme lancée par le gouvernement camerounais à l’effet de présenter aux yeux du monde les réalisations qui avaient été faites en prélude à la compétition, d’anciennes gloires locales et étrangères du football ont eu l’occasion de plonger en premier dans le parfum des pelouses, gradins et vestiaires, de ces installations. « Ce que j’ai vu jusqu’ici est presque délirant », avait alors lancé Patrick Mboma aux confrères de d’Africanews, au détour d’une visite de stade.

Jeremy Sorele Ndjitap Fotso quant à lui ne s’est pas retenu de dire son regret de n’avoir pas pu jouer dans des stades du standing de ceux qui allait être le théâtre des rencontres de la CAN TotalEnergies 2021 alors qu’il était encore en activité. « Il y a ce sentiment de regret parce qu’on n’a pas eu la chance d’évoluer dans ce genre d’infrastructure », a-t-il laissé entendre.

D’une capacité de 60.000 places, le stade d’Olembé est l’infrastructure principale d’un complexe qui s’étendra à deux stades d’entrainement, un gymnase, des stades de handball, de basketball et de volley, un court de tennis, une piscine olympique, un hôtel 5 étoiles de 70 chambres, une galerie marchande, un musée et un cinéma.

La bousculade tragique qui a causé la mort de 8 Camerounais a cependant mis en lumière la fébrilité de la sécurité de ce stade pour lequel le comité exécutif de la CAF a prescrit un renforcement des mesures de contrôle des accès.Comme le stade d’Olembé, les stades Ahmadou Ahidjo, Roumdé Adjia à Garoua, Kouekong à Bafoussam, de Japoma à Douala et de Limbe ont brillé de mille feux lors de la deuxième CAN organisée par le Cameroun.

Des hôtels au confort apaisant

Les 24 délégations des nations, les arbitres et les autres parties prenantes à l’organisation, de même que les journalistes étrangers qui ont pris part à la CAN TotalEnergies 2021 ont été logées dans 39 des hôtels les plus prestigieux de la sous-région de l’Afrique centrale. Si de vaines polémiques sont nées et ont été entretenues par certaines délégations comme celles du Gabon et du Maroc au sujet de leur hébergement, le comité d’organisation du tournoi a globalement mis les petits plats dans les grands pour que le séjour des 23 délégations étrangères soit agréable en terre camerounaise.

La douceur du climat et le charme de l’Hôtel Tagidor Garden de Bangou n’ont pas échappé à l’œil averti des reporters de Senfoot TV 1 qui l’ont présenté comme « une tanière paradisiaque ». C’est dans ce paradis terrestre que les Lions de la Teranga ont préparé de façon sereine leur ascension sur le toit de l’Afrique.

Leurs cousins du Cameroun, eux, étaient retirés aux complexe multisport et multifonctionnel Mundi, dans la périphérie de la capitale Yaoundé. Ce cadre naturel tout aussi apaisant et saisissant que le Tagidor est constitué d’une résidence hôtelière, de plusieurs courts de tennis, d’un espace terrasse et bar extérieur, d’un stade de football, d’un terrain de basketball, d’une piscine olympique et d’un vaste espace vert. Un ilot de quiétude pour ainsi dire.

Dans les autres hôtels, le confort n’était aucunement moins apaisant que celui de ces deux cadres, comme l’a précisé El Hadji Diouf en marge de la visite des installations construites ou rénovées pour l’occasion, quelques semaines avant le début de la compétition. « Ce qu’on a vu aujourd’hui c’est des hôtels de haut niveau », avait-il alors lancé au micro d’Africanews.

Le comité d’organisation de la CAN TotalEnergies 2021 doit en partie la réussite de cet événement continental aux infrastructures construites pour l’accueillir. Ces bons points ne sont pas en revanche l’apanage des seuls stades et des hôtels.